LES CHAMPS ROUGE ET OR

 

Rencontre insolite en haut de l'avenue de la Grande Armée un soir d'été. La suite de mes séries précédentes car c'est un sujet inattendu qui se présente à mes recherches de compositions. Une vue qui me renvoi l'écho d'une émotion à l'état brut devant la beauté du moment. Une vision d'art cinétique : des pierres taillées et sculptées immuables, un drapeau géant soumis aux caprices du vent. Les feux dorés d'un soleil couchant. Parterre des lettres mémoires affleurent à la surface de plaques en bronze partiellement immergées par l'eau de pluie. À la surface de cette eau les reflets de l'étoffe tricolore enflammée, se mêlent à la poussière du sol, à la boue et au fond vert de gris. Je me suis arrêtée, me laissant attirer par le monument tout en le photographiant sous tous les angles. La compréhension et le sens se sont révélés plus tard. Ce qui m'a interpelée ce sont les contrastes très forts et le lien (par les reflets de couleurs dans l'eau de pluie et par la disposition), entre gloire, grandeur, gigantisme, fierté, très visibles (architecture, sculptures, drapeau), et, poussière, sacrifice, souffrance, multitude, anonymat, (sur les plaques commémoratives) quasiment inaperçues au ras du sol. J'ai souvent hésité à exposer ces images, mais elles transmettent directement à ceux qui les regardent ces ressentis que les mots ne peuvent traduire. (1ère exposition en 2007, prises de vues en août 2005)

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Simone Tavares